Quand Dame Nature..

Il est des erreurs de casting bien plus graves que celles de sélection des candidats des différentes staracs, erreurs sans lesquelles ces émissions de télé abusivement nommées réalité risqueraient d'être considérées comme sérieuses. Des erreurs qui impactent la totalité de l'existence d'un individu dont le seul tort aura été de n'avoir pas eu de chance. Des erreurs comme celles que Dame Nature commet, pas si rarement qu'on pourrait le supposer, lorsqu'elle affuble un individu d'un corps dont le genre° n'est pas en adéquation avec celui de son âme..

Car un être humain est un tout, pas aussi simple que les conventions voudraient le laisser supposer. L'être humain est avant tout une âme, laquelle sera porteuse d'une affectation de genre, initialement liée à la fonction primaire de reproduction dite sexuée de notre espèce, soit mâle soit femelle°. Cette âme habite le temps d'une vie un corps, qui en période prénatale évoluera vers sa détermination de genre°, également soit mâle soit femelle°. Souvent, Dame Nature permet la concordance entre le sexe mental (celui de l'âme) et le sexe physique (celui du corps). L'attirance de l'âme aussi appelée orientation sexuelle n'est pas en reste, car d'indéterminée aussi, celle-ci va développer une préférence prédominante pour l'un des sexes, jusqu'à occulter l'autre, ..ou pas°.

Ce schéma quelque peu simpliste°, je vous l'accorde, met en avant le côté hautement trivial et réducteur de la classification des êtres humains en seulement deux catégories, ceux qui ont un "1" comme premier chiffre de leur numéro de sécu, ou "hommes", et ceux qui ont un "2", ou "femmes", classification uniquement basée sur le sexe biologique, héritée de siècles de conventions sociales, de doctrines monothéistes, et de domination des "1" sur les "2". Je ne m'étendrai pas davantage, sentant déjà nombre de féministes dans les starting-blocks, légitimement prêtes à en découdre.. alors que cette polémique n'est pas le sujet ici.

La seule chose qui soit à peu près "claire", c'est en ce qui concerne précisément la reproduction de l'espèce, laquelle implique qu'un spermatozoïde, provenant d'un individu né de sexe physique (biologique) masculin, "aille à la rencontre" d'un ovule, appartenant à un individu né de sexe biologique féminin. La théorie binaire s'arrête là, tant il serait malvenu ne serait-ce que de ramener les êtres à leurs productions d'oestrogènes ou de testostérone. Les "cas classiques" garçon masculin sûr d'être un garçon et de n'aimer que les filles ainsi que fille féminine sûre d'être une fille et de n'aimer que les garçons ne représentent guère "que" les deux extrémités d'un éventail de combinaisons.

A ce stade du sujet, j'aurais volontiers tenté quelques définitions, histoire de fixer les idées, hélas le sujet est si ..complexe que même au sein de la communauté trans-*, ou devrais-je dire des communautés, il n'y a consensus sur l'emploi des termes. Donc logiquement encore moins évident pour les personnes non concernées.. Ceci à l'esprit, tentons quand même. Transgenre signifierait qu'il y a désaccord entre les sexes physique et mental, indépendamment de tout processus de réassignation. Transsexuel s'appliquerait dès lors que ce processus serait commencé. Transidentité, à partir du moment où la personne aurait "choisi" de faire vivre son moi mental au détriment de son apparence externe, nouveau prénom à la clé, ou pas°..

Cependant, certain(e)s se considèreront trans-* (l'étoile au sens informatique du terme, désigne toute terminaison) ad vitam, d'autres uniquement lorsqu'ils/elles auront commencé leur processus, d'autres encore à partir de leur date de (re-)naissance, comprenez l'opération de changement de sexe physique, et d'autres enfin jusqu'à cette opération qui achève de corriger l'erreur de Dame Nature en faisant d'eux/elles des hommes/femmes à part entière. Vous suivez ?

Pour couronner le tout, une dernière catégorie, se reconnaissant comme trans-* ou pas, décidera pour différentes légitimes raisons, de "cohabiter" avec leur corps, comme si deux personnes se partageaient une seule et même entité, ou comme si ils/elles "jouaient" un personnage. Cette catégorie ne cherchera pas à effectuer la réassignation.

Ce qui est sûr, c'est que l'OMS n'a toujours pas retiré la transidentité de sa liste des maladies mentales (alors que c'est le cas pour l'homosexualité..)

Qu'entend-on par "réassignation" ? Le terme ultime, vous vous doutez, tient en l'opération dite de changement de sexe. Elle n'est que l'une des étapes d'un processus plus important, et tou(te)s ne l'effectueront pas. Si une personne souhaite s'engager dans ce parcours, elle doit être consciente du fait que, dans la plupart des pays dont la France, rien n'est vraiment prévu pour lui simplifier l'existence (à part quelques associations tenues par des personnes trans-*°). Un parcours du combattant qui commence par ..un examen psychiatrique, destiné à "vérifier" le fondement de la demande !! A la tête du client, obtention ou pas d'un "bon pour accord".. Puis, vient un traitement hormonal, de longue durée, destiné à atténuer les effets des hormones naturellement produites, phénomènes qui auront sans doute à être accompagnés d'interventions externes telles que modifications pileuses, chirurgie du visage (pommettes, ovale, dentition,..), de la pomme d'Adam, rectification mammaire, etc..

A un moment de ce processus interviendra le changement vestimentaire, probablement la chose la moins coûteuse vu que rien n'est pris réellement en charge financièrement. Certaines personnes s'arrêteront là, satisfaites de leur aspect "social", d'autres ne pourront se considérer "entières" qu'une fois "opérées", c'est-à-dire avoir effectué l'opération la plus lourde et la plus onéreuse, celle des organes génitaux. Opération délicate, il est conseillé de "mettre à jour ses petites affaires", comprenez faire son testament, vu que le risque existe..

Tout en suivant les exercices d'adaptation inhérents à ce nouveau sexe, il est désormais temps d'entamer la partie civile du processus, le combat qui doit aboutir à la disparition totale de l' "ancienne" personne, la modification du numéro de sécu, du statut civil, jusqu'à l'acte de naissance. Toute trace de l'ancienne identité aura alors disparu, ce qui facilitera hautement le retour à la vie sociale, recherche d'emploi par exemple. Imaginez la réaction d'un recruteur face à la discordance entre l'identité civile et l'apparence du/de la candidat(e) !!

Remarque: les "°" au début de cet article, vu que l'éventail est fort large, pour vous signaler des points sur lesquels j'omets forcément bien des cas; tout comme je n'ai pas mentionné la catégorie "intersexes", les personnes qui se positionneront sur aucun des deux genres, mais "quelque part" entre ces deux, catégorie subdivisée en "multigenres", "agenres", etc..

Compatibilité "T" avec "LGB".. Sous ce titre bizarre, une question importante, la façon dont se considèrent et sont considérées les personnes trans-* dans leurs rapports amoureux. Contrairement aux intersexes, ces personnes ont un sexe mental ainsi qu'un sexe physique déterminés. L'application de la classification "homo", "hétéro", "bi" s'avère possible, dès lors qu'il y a entente sur le sexe pris comme référence. Pour faire simple, exemple: une personne de sexe mental féminin, de sexe physique masculin, et aimant les hommes, serait
[ ] 1) un homo , ou [ ] 2) une hétéro ??



Il était une fois une petite fille,
née avec un corps de garçon, qui, grande, fit de son rêve d'évasion son métier: voler. Bruno était steward chez Air France. Bruno qui ressemblait à une fille, qui se comportait comme une fille, qui logiquement aimait "comme une fille" les garçons.. Mais Bruno était un garçon, et sa vie était un enfer.

Un jour, Bruno fut présenté à Gwenaëlle, une personne trans-*, et ce fut la révélation. Dès lors, cette petite fille devenue grande, décida de tuer Bruno pour permettre à Andréa de naître, et de vivre sa vie de femme.

"Carnet de Bord d'un Steward devenu Hôtesse de l'Air", c'est le récit au jour le jour de la naissance d'Andréa, à l'origine une thérapie consistant à consigner son quotidien, son mal-être, comme pour l'exorciser. Ce récit devenu livre, d'Andréa Colliaux, hôtesse de l'air chez Air France..

-MyLzz59-