..et les Méchants
Il me l'a promis, et il l'a fait ! L'Ami Rouf' m'a fournicet après-midi son premier article, que je publie ici..
Un hiver 76
Quitter le froid parisien pour s'engouffrer dans une douillette salle de cinéma... Laisser l'obscurité emmener nos soucis à l'extérieur de l'enceinte du septième art...
Les spectateurs parisiens assis dans les fauteuils du grand Rex en ce lundi 19 janvier 1976 ne se doutent pas de ce qui les attend.
Certains pensent qu'ils ont eu tort, que ce n'est qu'un «Lelouch» de plus, rien de bien nouveau depuis dix ans... Qu'il s'agit toujours d'un homme et d'une femme, d'acteurs en roue libre...
Le silence se fait dès les premières minutes, les yeux ravis et captivés par le ton sépia des images qui défilent au rythme immuable de 25 vignettes photographiques toutes les secondes.
Chacun s'interroge sur l'utilité de la scène d'ouverture (un cours de danse pour quelques quidams d'une autre époque) et cherche, déstabilisé, un détail marquant ou un visage familier auquel se raccrocher ; mais le réalisateur n'a laissé aucune prise...
Ces choix ne sont pas gratuits: le sujet est grave et ancré dans notre passé (la montée de l'antisémitisme en France après la première guerre mondiale et l'occupation allemande pendant la seconde), le spectateur doit donc conserver une distance critique en s'embarrassant le moins possible de ses a priori.
Un trio d'acteurs va cependant émerger lentement de cette histoire dans l'Histoire afin de rendre palpable ce quotidien aux aspects surannés: deux larrons d'occasion, Jacques (Jacques Dutronc) et Simon (Jacques Villeret), sont poursuivis par un policier froid et calculateur Bruno (Bruno Cremer). Durant leurs mésaventures, ils rencontrent Lola (Marlène Jobert), une entraîneuse au coeur tendre. Lorsque la guerre éclate, nos trois compères se retrouvent malgré eux dans le camp de la résistance...
Il n'est pas question ici de dévoiler les détails de l'intrigue mais seulement de situer des personnages attachants évoluant dans un contexte difficile. Il serait d'ailleurs injuste d'oublier Dominique, la femme de Bruno, interprétée de façon éclatante par Brigitte Fossey ainsi que Lafont, gangster reconverti en exécuteur des basses-oeuvres pour la gestapo, incarné à la perfection par Jean-Pierre Kalfon. On ne pourrait pas achever cette impressionnante distribution sans parler de Serge Reggiani, très juste dans son rôle de chef de la Résistance.
Au final, le spectateur se laisse aisément emporter sur cette route de la mémoire pendant plus de 120 minutes qui paraissent ne pas durer plus d'une heure.
Par Rouf de Ouf.
3 Commentaire(s):
a voir...
merci a Rouf de Ouf...
ptite erreur:au cinema c est 24.
Chapeau bas, Rouf' :-)
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