Tous les mois, Lesbia Magazine, l'un des deux seuls magazines
qui s'adressent aux femmes qui aiment les femmes, propose en rubrique "Revue de Presse" une sélection d'articles de toutes sources, ayant trait aux questions LGBT, ou féministes. Dans le dernier numéro que vous allez vous précipiter d'acheter si ce n'est déjà fait ;-)
j'ai retenu pour vous les trois ci-dessous..
-MyLzz59-
Homos: Projet de loi en Norvège
« La Norvège pourrait adopter le mariage entre deux personnes du même sexe : un projet de loi autorisant le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels a été soumis le 11 juin au Parlement norvégien et ce malgré l'opposition d'une grande partie de l'Église protestante luthérienne, la religion d'État, dont sont membres 86 % des habitants. Cette nouvelle législation remplacerait la loi datant de 1993 qui donnait aux homosexuels le droit de célébrer une union civile, semblable au pacte civil de solidarité français, mais qui n'autorisait pas le mariage à l'église ou l'adoption. Le projet de loi prévoit que les couples de même sexe aient la possibilité de se marier dans une église luthérienne si la majorité de la paroisse donne son accord. Les pasteurs ne seront toutefois pas obligés de célébrer le mariage contre leur gré.Les couples homosexuels pourront également adopter et bénéficier de la procréation médicalement assistée. «Ce serait un progrès sans précédent qui mettrait les homosexuels sur un pied d'égalité avec les hétérosexuels devant la loi, s'enthousiasme Jon Reidar, président de l'association LLH, qui défend les droits des homosexuels».
Rappel : les Pays-Bas ont été le premier pays à autoriser le mariage entre homosexuels, en 2001. La Belgique (en 2003), puis l'Espagne et le Canada (2005) l'ont suivie. L'Afrique du Sud interdit dans sa Constitution «toutes discriminations sur des critères d'orientation sexuelle» et le mariage civil entre homosexuels y est légal depuis 2006. D'autres pays comme la Suède, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Danemark proposent un contrat très proche du mariage civil. Aux États-Unis, la Cour suprême de Californie a rendu un arrêt le 15 mai dernier qui légalise de facto le mariage homo. »
(Source: 20Minutes)
Trans: Une Jurisprudence
« Embauché en juin 2005 en CDI comme directeur du développement et directeur administratif et financier, Baptiste informe son employeur de son intention de vivre son identité de genre et de subir une conversion sexuelle. Né homme, Baptiste se vit comme femme et engage un parcours de réassignation sexuelle. Dans un mail envoyé à ses collègues, elle explique : «Rien n'a changé dans ma tenue vestimentaire, mais je suis légèrement maquillée. Je m'appelle maintenant Clarisse, mais vous pouvez continuer à m'appeler Baptiste si c'est plus simple». De nombreux collègues lui adressent des réponses positives et l'encouragent. Mais pas son patron. Pendant un arrêt de maladie pour cause de dépression sur fond de conflit avec l'employeur, Clarisse voit son salaire brusquement diminuer, et son coefficient de classification professionnelle baisser.Elle n'a plus accès aux identifiants de connexion bancaires de l'entreprise ni à ceux des déclarations de l'entreprise, ni à ceux des déclarations de l'Urssaf. De retour à son poste, Clarisse est mise à pied et se voit convoquée pour un entretien préalable à un licenciement, notifié par courrier le 14 novembre 2006. L'employé a déposé plainte devant le Conseil des Prud'hommes de Montpellier et a saisi parallèlement la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Égalité).
Le lundi 31 mars 2008, le Conseil des Prud'hommes de Montpellier (Section cadres) a jugé la plainte déposée par Clarisse (nouveau prénom de Baptiste) qui avait confié sa défense à Maître Luc Kirkyacharian.
Le lundi 9 juin 2008, le Conseil des Prud'hommes de Montpellier (Section Cadres) a rendu un jugement condamnant cet employeur pour avoir licencié un de ses employés suite à l'annonce de sa volonté de changer de sexe.
Pour appuyer la requête de la plaignante la HALDE était représentée à l'audience par Maître Sophie Meissonnier-Cayez, qui a versé ses conclusions au dossier, rappelant que le principe d'égalité de traitement entre les hommes et les femmes «s'applique également aux discriminations qui trouvent leurs origines dans le changement de sexe d'une personne».
Ce type d'intervention spontanée de la HALDE à l'occasion d'une audience reste tout à fait exceptionnel. L'avocat de Clarisse a soutenu qu'«il s'agissait bien de la part de l'employeur d'une démarche discriminatoire d'éviction professionnelle».
Le jugement rendu le 9 juin par le Conseil des Prud'hommes de Montpellier a entièrement donné raison à la plaignante :
• La volonté de changer d'identité sexuelle est bien le motif principal du licenciement. Le licenciement étant discriminatoire, il est donc déclaré nul ; l'employeur devra en outre verser 25 000 euros de dommages-intérêts à la plaignante,
• L'employeur devra également payer 34 440 euros de rappel de salaires à l'employée,
• Enfin l'employeur est condamné à verser environ 800 euros à la plaignante pour ses honoraires d'avocat.
Le collectif contre l'homophobie (CCH), qui accompagne Clarisse dans ses démarches est satisfait de ce jugement qui constitue une première en France. Cette décision sera amenée à faire jurisprudence dans l'intérêt de toutes les personnes transsexuelles qui subissent encore trop souvent la relégation professionnelle, la marginalisation sociale et la précarité matérielle. Si ce jugement n'a pas vocation à résoudre tous les problèmes que rencontrent les personnes transsexuelles en France, il met en exergue le courage et la détermination de Clarisse et de sa famille, auxquelles nous tenons à rendre hommage. »
(Source: CCH Montpellier/ Libération)
France: Un Avant-Projet
dans le bon sens
« L'avant-projet de loi sur l'autorité parentale et les droits des tiers qui a été remis à GayLib le 13 juin lance officiellement l'un des projets d'aujourd'hui. (...)Avec le dispositif prévu, la prise en compte de l'intérêt de l'enfant au quotidien ne se limitera plus désormais aux seuls enfants élevés dans le cadre du statut protecteur du mariage mais concernera aussi l'ensemble des enfants élevés dans la France d'aujourd'hui, qu'ils le soient dans le cadre des familles recomposées, monoparentales ou homoparentales. Plusieurs millions d'enfants vont pouvoir en bénéficier. (...). Avec cet avant-projet de texte à vocation générale et universelle, les familles homoparentales vont ainsi voir leurs droits légitimes reconnus dans la société française simplement en dehors de toute considération communautaire ou partisane (...) »
(Source: ??)
1 Commentaire(s):
Merci pour cette revue de presse fort intéressante !
La France a souvent (pour ne pas dire toujours) été à la traine sur certains sujets, notamment celui de la reconnaissance de l'homoparentalité ainsi que le mariage pour les couples homosexuels...
Les choses changent, les mentalités évoluent petit à petit, mais je trouve le temps (très) long malgré tout...
A quand une société dans laquelle chaque individu pourra afficher en toute transparence son orientation sexuelle, sans "subir" de regards désapprobateurs?
Pour l'instant, cette société reste de l'ordre de l'utopie.
Cependant, j'aime à penser que l'utopie d'aujourd'hui sera la réalité de demain.
Bisous,
Marg'
Enregistrer un commentaire